- On joue à ce jeu là? Tu saiiiiiis, t’écris un mot et en changeant une lettre je fais un autre mot ?
- Bof
- Allez ! Sois chic !
- Bon, ok, mais pas longtemps.
- Commence !
- Je commence ?
- Oui vas-y dit n’importe quoi, mais un mot court
- CHATTE
- CHUTE
- Mais y’a pas deux T à CHUTE !
- On s’en fout, on fait ça à voix haute.
- Mais c’est débile alors !
- Non, c’est à toi.
- CHUT
- Bah t’as rien changé !
- J’ai enlevé une lettre à la fin ! Tu viens de le faire !
- Mais il faut changer un truc normalement aussi. T’es vraiment nul. Bon je continue quand même, donc CHUT, CHAT
- CHAR
- …
- Alors ?
- Pfff de toutes façons tu sais même pas jouer alors ça ne sert à rien.
mercredi 6 janvier 2010
Sida Mental
lundi 4 janvier 2010
Donkey Kong m'a tué
Trop de blabla ça m'emmerde, les gens me disent d'arrêter de dire super merci, je leur demande d'arrêter de dire dire c'est fatiguant, toujours les mêmes mots, j'ai un vocabulaire limité parce qu'au lieu de lire proust, je finissais Donkey Kong.
"- T'as lu Proust toi?
- Non, je finissais Donkey Kong.
- Et pour l'interro?
- Je m'en fous, je copierai le plan sur Asma.
- Mais si t'as pas lu?
- On s'en fout, il note le plan surtout. Après je mettrais des mots entre les titres.
- Quels mots?
- Toujours les mêmes mots".
J'ai quoi, mille mots, mille deux cent maximum. Parfois on pourrait plus mais c'est un leurre, ce ne sont pas d'autres mots, juste les mêmes mais tapés trop vite. Je ne me relis pas, c'est trop nul et puis ils se ressemblent que j'aurais l'impression de ne pas avancer.
dimanche 3 janvier 2010
Interlude.1
Julie n'étais pas jolie sur les photos. Nous étions tous pâles de fatigue devant des plateaux d'huitres du marché. Joe, un type qui faisait du ragga nous saoulait de ses histoires nulles. Julie était jolie dans mes souvenirs parce qu'elle était fatiguée. Je suis fatigué aussi, je crois qu'il est temps de dormir. Je l'appelle pour lui dire que je me rappelle de cette soirée. Elle m'écoute mais me trouve pénible. Je lui dis l'avoir trouvée jolie.
"- C'est parce que je suis enceinte.
- Prrrffr n'importe quoi!
- Tu ne veux pas vraiment un gosse. Tu ne veux surtout pas vraiment baiser une maman. Tu voudrais juste qu'il t'arrive quelque chose.
- Mais il m'arrive plein de choses!
- Non rien. Plus d'aventures pour toi depuis des lustres. Même quand tu roules, même quand tu pars, tu finis toujours par refaire les mêmes pages. Tu ne peux pas changer.
- Arnold Schwarzenegger l'a fait dans Junior.
- Ahah. Oui. Je vais me rendormir, je te laisse. Essaie de dormir, ou essaie de trouver ce que tu pourrais faire pour moins t'emmerder. En tout cas, c'est pas vers moi que tu pourras te tourner cette fois-ci mon grand.
- Bonne nuit Julie."
Sexe
C'est une fausse réflexion, juste là pour meubler, rajouter des mots parce qu'on paie au mot ici. J'écris mort à chaque puis je corrige. Mes doigts, par habitude, foncent vers mort, massacre et chatte. C'est ce que je tape dans mon google quand je ne sais pas quoi faire. Ça me redirige généralement vers des forums de femmes qui ne savent pas quoi faire de leurs après-midi. Les chattes meurent de diarrhées partout en France. Et des femmes s'entreconsolent. Chaque mot me rapproche de la fin, c'est une suite de pas qui me permettront j'espère bientôt d'arrêter d'écrire pour pouvoir enfin me reposer au soleil et déménager pour enfin éviter le seul qui m'emmerde: l'hiver dans la plaine. Je ne veux pas sauter toutes les filles que je croise. Beaucoup sont moches déjà, beaucoup d'autres ne savent pas danser, donc ne sauront pas baiser. D'autres enfin doivent avoir une chatte triste. Pas une chatte qui meurt de diarrhée, mais tout comme. J'aime les filles, pas les femmes. Mais je couche des fois avec des femmes. Marie est une femme:
- T'es guidé par ta bite pas par tes couilles. C'est le plus rare chez les messieurs.
- C'est faux, pourquoi tu me dis ça?
- T'as une clope?
- Oui, dans mon bureau blanc.
- Pourquoi t'as des clopes? Tu ne fumes pas!
- L'un n'empêche pas l'autre. Pourquoi ma bite et pas mes couilles?
- Ça te vexe d'être dans les rares?
- Non, ça ne m'étonne pas.
- Pour moi, les gars guidés par leurs sentiments sont les majoritaires, mais c'est une majorité silencieuse. Parce que ce sont les couilles qui dirigent. Elles cherchent à se vider.
- T'étais moins vulgaire au bar.
- Les types guidés par leurs couilles retourneraient des montagnes pour baiser. Ils ont besoin de cul, leurs couilles les guide désesperemment pour se vider, c'est une course au plaisir. Une course sans fin, toujours plus, plus longtemps, plus de filles, plus de positions, plus de sensations, plus plus plus plus. Ils ont le culte de la performance, ils se rasent bien les couilles. Certains aiment, d'autres respectent, d'autres s'en foutent, certains aiment les filles qui aiment le sexe, d'autres les méprisent. Beaucoup ne font qu'être frustrés, mais je suis que la plupart s'épanouissent, quitte à se limiter à une nana à la fin.
- Pas moi du tout.
- C'est pas du sarcasme!
- Je sais, mais je n'ai qu'un ton, et il reste plat. Je ne suis donc pas guidé par mes couilles.
- Mais par ta bite. Toi ce que tu veux avec une fille c'est du pouvoir, pas du plaisir.
- Tu te trompes presque.
- Tu ne cherches pas à jouir, je suis sûr que tu n'es pas pas déçu quand c'est moyen.
- Ou nul.
- Tu n'attends rien, tu n'espères rien finalement.
- Des filles ou de tout.
- Mais tu baises quand même. Et tu cherches à baiser quand même. Alors c'est ta bite. Tu veux que quelqu'un s'en occupe, la vénère, ne serait-ce qu'un quart d'heure.
- Oui, je fatigue vite.
- Je me trompe?
- Oui en partie.
- Explique moi.
- Je n'en sais rien. Ma bite est fantastique mais ce sont les filles qui la veulent. Souvent, j'aimerais me passer du moment de baise. Un baiser seul, une nuit ensemble, un petit déjeuner. Souvent, j'aimerais ça.
- Ça ne change rien. C'est ta bite qui conduit. Tu peux faire comme si tu n'y étais pour rien, si tu es une cible facile pour une fille qui veut du bon sexe, si ça se voyait à ta façon de parler ou de bouger que tu baises bien. Ça ne change rien. Baiser te rassure sur tes capacités à baiser. Utiliser ta bite te rassure sur ta normalité. Mais tu ne jouis pas avec une femme. Tu n'as pas joui avec moi. Surement du plaisir, surement réel, mais je suis sûre que t'en fous de cette partie là. Je te prends une autre clope.
- Tu as quel âge déjà?
- 31.
- Rappelle moi de me cantonner aux jeunes pêches.
Désillusion
Je ne suis rien. Je suis parti encore. Je ne fuis pas. Je ne suis rien, je ne fais rien de toutes façons. Je récupère de l’argent et je m’invente des pseudonymes. Les filles défilent mais je ne couche qu’avec celles qui acceptent le sexe sans capote. Ce n’est pas de la provocation, l’odeur du latex me fait débander. Elles ne sont pas si nombreuses à refuser. Je n’essaie même pas de mourir en faisant ça, si j’étais assez sobre pour être rationnel, je suis sûr que ne pas fumer me sauve autant que de ne pas mettre de capotes. Je ne fuis rien, je m’emmerde de tout par moments, c'est simplement ça. Je roule pour pouvoir gueuler, seul dans l'habitacle. Quand je suis à plusieurs, je ne m'en vais pas vraiment. Je roule et j'ai plus de voix. J’ai acheté un pick-up. Il m’a déçu. Je suis revenu à une berline plus classique. Je repars. Je vais à droite à gauche, mes économies pour l’essence et les restaurants, je dors en faisant du couch surfing ou en draguant dans des bars. Les filles adorent les voyageurs. Je lis. Du Michelet. C’est nul mais j’ai toute son histoire de France dans le coffre. Je ne fuis plus rien, je n'ai probablement jamais rien fuis, même pas l'ennui. Je ne pars pas vers l'avant, je pars vers l'Est, je reviendrais normalement sur mes traces.
Un prof d'Histoire dont les parents étaient peut être ou peut être pas sympathiques
Comme Michelet, il était atteint d'un républicanisme ardent teinté de romantisme. La fleur au fusil sans fusil mais avec des programmes d'Histoire qu'il balançait à toutes et tous, ses élèves officiels, avachis dans leurs cheveux sales et l'impossibilité de contrôler leurs hormones, comme ses élèves officieux, dans les rues, les bars, les réunions. Il croyait aussi que des idiots armés ne valent pas mieux que d'autres idiots armés et qu'avant d'exiger un mot, il faut le comprendre et le connaître. Mais il était là quand même, les cailloux passaient au dessus de lui, la police lui faisait face aussi. Quand la charge venait de derrière, il se laissait juste dépasser, quand elle venait de devant il reculait, sans se retourner. Cette mauvaise technique est directement la cause de sa mort. Se retourner pour courir, ou mieux, ne pas faire le guignol dans les fumigènes auraient été préférables. Il a été un martyr d'une certaine façon. Il était effectivement exemplaire. Ça ne vaut pas un bon sprint.
Publié par
Miam
à
13:43
Libellés : Histoire, intérieur décoré, titre long