Les manifestants crient "Liberté, liberté et liberté" pendant que Julie essaie de négocier de la beuh à son dealer. Le gars est déjà défoncé parce que c'est les occupations de bâtiments c'est avant tout une histoire de défonce sans fin. L'adrénaline des CRS permet juste de reprendre ses esprits avant de re-attaquer la bibine. Je l'abandonne avec son zombie et m'approche de la camionette CGT, depuis toujours ma préférée. Les types boivent des grosses Kros sur fond de Raggaeton, le DJ est assis sur une chaise de jardin fixée avec des vis à l'arrière. Depuis que j'ai 14 ans je marche entouré de gens qui expliquent que tel ou tel gars est foutu parce que la jeunesse est dans la rue et/ou que tel ou tel ministre, ta réforme, si tu savais, ta réforme où on se la mets. Aucune hésitation, c'est la révolution, depuis au moins 40 ans c'est la révolution, une révolution qui aboutit à de la kronenbourg et des bédos. Ça coince à un moment. Julie me rejoint, elle a obtenu un bon prix en faisant croire au mec qu'elle viendrait occuper ce soir l'antichambre du bureau du président de l'université. Les gars sont en chien, les deux-trois nanas qui d'habitude sont oks pour baiser, cf. moral des troupes ont décidé de devenir de droite cf. balance du pouvoir. C'est la dêche, du coup, les dealeurs du mouvement sont prêts à diminuer leurs bénéfices pour qu'ensemble on tienne tous le coup. J'avais essayé, je lui dis à Julie, j'avais essayé de rejoindre des types qui voulaient pas faire que des manifs, des types qui voulaient attaquer les responsables directement, qui voulaient trouver des alternatives aux défilés Sean Paul/Chips. Mais à la deuxième réunion, j'ai pigé que ces bonhommes voulaient quand même que ça se sache qu'ils luttaient, qu'ils voulaient quand même choper une nana ou deux dans l'affaire, ou parler à une tribune, ce qui souvent exprime le même désir. J'avais des problèmes de chattes à l'époque mais je suis parti à la fin de la deuxième réunion en promettant que la prochaine fois je m'occuperai d'acheter le pack de Koenigsbier, juré les mecs, juré les camarades. J'ai appris qu'ils avaient fini par faire une manif non autorisée avec un peu de casse de magasins style Zara et MacDonald et que six d'entres eux avaient été en garde à vue. Du coup, ils se sont retirés de Facebook, pour pas être surveillés par les R.G., malins. Je regrette juste parce qu'ils ont fini par baiser des nanas du mouvement ces mecs alors que moi je m'étais rabattu sur les filles accaparées par leur carrière professionnelle. Julie se retourne vers moi et me demande ce qu'on fait après. J'ai entendu parler d'un vernissage je lui dis, une fille qui détourne les codes du porno pour parler de la condition féminine, y'aura du cul, du vin et des pizzas végétariennes gratos, ça va être sympa aussi.
mercredi 26 août 2009
Révolution de ma chatte
Publié par
Miam
à
16:20
Libellés : activisme, bédo, chips, coming out, kro, révolution