vendredi 20 mars 2009

Première fois

Ludivine vomit dans la chambre à cause de l'alcool et moi je vomis dans les chiottes parce que finalement je me rends compte que j'ai pas tant envie que ça de la baiser. Le stress m'a toujours fait gerber mais là je peux ajouter aussi la vision de sa chatte qui ressemble à une assiette de charcuterie sans les cornichons et puis sa face qui est devenue vraiment moche. Elle a un nez rouge parce qu'il faisait froid dehors et puis des petits vaisseaux rouges au dessus des yeux à force de dégobiller et puis elle sent la crème parce que même bourrée elle a voulu s'hydrater après s'être démaquillée. Elle a gerbé une fois au bar en essayant d'être discrète mais elle sait pas que j'ai une théorie infaillible sur les gens qui vont aux chiottes dans les bars. Si ça dure un morceau, c'est pipi, c'est correct. Deux morceaux, c'est caca ou cocaïne, la face de la personne au retour suffit pour dissiper le doute entre les deux. Trois morceaux et plus c'est vomi ou baise, là, il suffit de voir combien de personnes sortent des chiottes en même temps. Parce que ouais, le coup de sortir en différé marche jamais: je connais aucun gars qui va accepter d'avoir baisé discrètement une meuf dans les chiottes, aucun. Donc Ludivine avait gerbé pendant Louie Louie et I wanna be your dog. Faut vraiment que les mecs qui passent des disques dans ce rade meurent vite, les clichés devraient être mortel pour les dj's. Sur le coup, que Ludivine ait gerbé, je m'en branlais. Elle sentait le savon et le chewing gum et elle est roulée comme un bravo. Elle essayait de se tenir correctement alors que ça devait déjà tourner sévère dans sa tête. Une fois le bar fermé et les deux verres cordiaux accordés par direction j'entrepris de la ramener à la maison pour 1/baiser et 2/dormir. Le trajet fut fatigant pour nous deux: une fois sur ses pattes et livrée à un monde où il n'y a aucun comptoir où s'accouder, Ludivine réalisa que les régimes sous protéinés et les shots de vodka ne font vraiiiiiment pas bon ménage. Si la fatigue était physique pour elle qui consacrait toute son énergie à se stabiliser, elle était mentale pour moi, obligé de me forcer à la désirer encore. Une fois jetée sur le lit, la réalité se mit à tournoyer pour elle. Je ne connais presque rien de plus malaisant qu'une fille saoule essayant d'être sexy. C'est un énorme tunnel de mouvements hasardeux et baisers entrecoupés de haut le coeur sonores. Elle était presque nue et assez réchauffée quand, quelques tripotages plus tard, elle sentit que la salade de carottes était sur le chemin du retour. Mon expérience en matière de vomi m'a permis de lui tendre mon sac de linge à laver au bon moment. J'ai quitté la chambre au son de ses "excuse mbloiaaargh" pour y revenir quand le flot semblait s'être calmé. Encore quelques désolés et je me lance à l'assaut pour en finir. La suite est classique, stressé par l'idée de me forcer à baiser parce que ça la fout mal devant les copains de ramener une fille pour dormir en parrallèle et dégouté par une chatte bien fatiguée sur une fille bien trop saoule, je cours aux toilettes offrir à mes colocs un bien joli duo de vomi, soprano dans la chambre, ténor dans la cuvette. J'aurais espéré mieux pour une première fois.