J’ai vu des femmes et des hommes que j’appellerai Hommes dans la suite de ce texte, rien que pour que ce soit plus facile à suivre, rien que pour raccourcir la longueur de mes phrases et éviter ces parenthèses entre virgules qui nous fatiguent vous et moi ; des Hommes qui pour un oui, un non, un peut être parfois, se montraient bestiaux et se justifiaient en se traitant d’animaux : « On n’est rien que des bêtes au fond, des cochons civilisés, des grands primates, on partage le cancer et la paraplégie avec les rats, c’est dire ». J’ai vu des Hommes avoir faim à en oublier leurs manières, à s’en bâfrer, à s’en battre, nus ou non, mais j’ai surtout vu des Hommes se battre sans avoir si faim que ça. Des Hommes s’esquinter pour avoir un plus grand nombre d’autres Hommes à lécher. Et consécutivement, j’ai vu et senti des Hommes s’entrelécher, garçons, filles, et objets, le tout caché dans des chambres du latin camera, pour le mystère et parce que c’est peut être moche au fond, il ne faut pas prendre de risques. Ça s’entreléche et ça se tarabiscote comme si de rien n’était, ça ne respecte pas nécessairement les voies et usages naturels et là encore, naturelles, naturelles, c’est vite dit. Tout ça m’a l’air plus moral que naturel. Mais ça s’esclaffe et ça se raidit les Hommes, et ça se cache d’autant plus. Je les ai vu ces Hommes, guindés dans des tissus de pauvre qualité mais qui paraissent bien se trémousser, suer, tomber et boire jusqu’à tomber et dormir. Et remettre ça. Je les ai vus ces Hommes me parler de politique et de respect, m’expliquer comment une barbe doit être rasée, comment repérer avec qui on doit s’entrelécher ou non, combien on doit consacrer d’argent à ses jantes de voitures ou de vélo c’est selon. Je les ai vu gaspiller du jambon et des fruits tropicaux oubliés dans le fond de leurs frigidaires et négocier sur le prix des tapis, négocier des cacahuètes avec leur bière et des fellations avec leur sodomie. Et certains soir j’ai du les écouter me parler d’antisémitisme, de trou dans la couche d’ozone, de double pénétration, d’économies sur le chauffage, de la représentation des femmes dans les séries hospitalières, de leur cul, de leur mère, des impôts, y’en a trop, y’en a pas assez, ce ne sont pas les bons, et les westerns ? Et Bruce Willis ? Et les jantes ? Et tout ça m’a occupé, au moins pendant 20 ans, comme des Legos ou des Playmobil, ou ces petits ours bizarres qui sentaient le moisi que j’ai jamais retrouvé dans mes cartons, le bordel Humain m’a occupé avant que je ne finisse par y participer activement. J’ai pris ma carte au Parti Communiste, j’ai ferré les buffets des vernissages, j’ai niqué, si si, niqué, j’ai rendu ma carte et j’ai continué les manifs, j’ai acheté une voiture puis une autre et j’ai roulé, j’ai acheté de la viande en promotion alors que je sais ce qu’il se passe dans les abattoirs en promotion, j’ai été satisfait de la taille de mes cacas et j’ai écrit un livre : « Bravo Merci » ça s’appelle, ça sera en vente bientôt, partout.