En octobre, dans mon petit studio, je conçois des vinyles en rouge. Je ne mets que du rouge comme couleur mais avant je colle des images avec d'autres images mais tout ça devient rouge quand je le recouvre en rouge et encore en rouge. Je n'aime pas spécialement cette couleur mais comme le disaient plein de gens célèbres et probablement le vrai Benjamin Franklin: "Faut s'accrocher, la pire des conneries répétée à vie peut devenir une pompe à fric". Du rouge et encore du rouge je peins ma chambre en rouge et j'achète des chemises rouges et j'appelle mon chat "rouge" mais il s'en fout, il répond à n'importe quoi quand il a faim. Je mets de la peinture dans des verres d'eau pour décorer ma cuisine puis j'achète des verres rouges pour boire de l'eau et j'organise une fête rouge où des types pensent que c'est une blague sur le communisme mais non. Un type m'appelle pour qu'on fasse un album ensemble, je lui dis qu'il sera rouge, qu'il parlera du rouge et que les accords et les beats seront rouges et le vinyle sera rouge et les flyers pour les shows aussi et j'ai une guitare rouge je rajoute. Il change d'avis du coup et me propose de me laisser quelques temps pour réfléchir peut être et je pense que trop tard, je vais faire cet album rouge tout seul. Je me teins les cheveux en rouge et j'en parle à ma psy. Puis je peins mes plantes en rouge, mes lunettes en rouge, je teins mes habits, je tiens un journal au feutre rouge et je n'achète que des tomates et du boeuf parce que c'est rouge tu vois l'idée. Décidé comme un cosaque, je finis par me bruler le visage avec ma plaque chauffante, c'est rouge mais douloureux puis plus douloureux que rouge puis franchement moche. Je regrette. Les conseils de Franklin sont décidemment merdiques.