lundi 13 avril 2009

Station Service

Le charme est facile pour une station service des années 60 prise en polaroïd. Si possible avec la famille de tenanciers devant et le cousin qui fait des hot dogs sur le parking à côté du premier lavauto du coin. Lavauto c'est une contraction de laver, d'automobile et d'automatique, un mot qu'on pourrait plus créer aujourd'hui tellement les mecs des stations services embauchent plus de gens créatifs pour s'occuper de leur came. Le temps passe et le gasoil fait plus rêver, c'est cher et puis ça pollue et on va tous crever. Parlez moi de liberté, de futur et d'air conditionné bordel, laissez pas les punks gagner! La station est neuve, trop éclairée par du néon rouge et des halogènes blancs. Ça doit être triste de dessiner une station service. Elle est coincée dans un ensemble de vieux bâtiments, surement des anciennes usines de papier maintenant devenu le siège d'un studio de jeux vidéos pour cellulaire. Derrière des vitres taguées à la clé, ils vendent de la bière puis des chips, puis du gasoil. Tout ce qu'il me faut. Le type a un bouc mais je lui pardonne, son boulot et sa vie semble aussi moches que son physique. Comme le dit le Coran, l'apparence est le reflet de l'âme. Le Coran est une bonne source de misanthropie vu le nombre de gens moches que je croise sur ma route nationale. Ce mec lit un truc de programme télé et attends. Quand j'étais petit, des fois on allait voir nos cousins qui habitent loin. Ils avaient un bar familial, enfin un bar-resto quoi. On avait des cocas et des chips à volonté qu'on pouvait prendre directement dans un étal derrière le comptoir mais qu'on préférait demander à José et Raffa qui bossaient là. Et à un vieux type chauve et gros que j'ai jamais revu quand ça a fermé. La station service n'a aucune vie, je veux dire aucun gosse ne trainera ici et si un José y bosse il sera moche. Notre José lui il était plutôt beau gosse et il faisait les pires blagues possibles, avec des homosexuels et des putes. Le plein est de plus en plus cher putain.