- Donne moi une clope.
- Parce que si tu supprimes l'idéal républicain de l'équation, tu peux la résumer à traditions au pluriel contre subversions au pluriel aussi.
- Vas-y mais donne moi une putain de clope quoi.
- Et en gros, c'est ce vers quoi on se tourne, c'est pour ça qu'on part en avant vers du médiocre. Dégrader ça a ses limites finalement, il faut qu'il reste un espoir, une voie adulte entre l'adolescence et la sénilité. La vraie sagesse républicaine.
- Mais t'es vraiment le gars le plus relou du monde. Je veux juste une clope.
- Je ne fume pas.
mardi 27 avril 2010
Je fume?
Publié par
Miam
à
23:58
mercredi 6 janvier 2010
Sida Mental
- On joue à ce jeu là? Tu saiiiiiis, t’écris un mot et en changeant une lettre je fais un autre mot ?
- Bof
- Allez ! Sois chic !
- Bon, ok, mais pas longtemps.
- Commence !
- Je commence ?
- Oui vas-y dit n’importe quoi, mais un mot court
- CHATTE
- CHUTE
- Mais y’a pas deux T à CHUTE !
- On s’en fout, on fait ça à voix haute.
- Mais c’est débile alors !
- Non, c’est à toi.
- CHUT
- Bah t’as rien changé !
- J’ai enlevé une lettre à la fin ! Tu viens de le faire !
- Mais il faut changer un truc normalement aussi. T’es vraiment nul. Bon je continue quand même, donc CHUT, CHAT
- CHAR
- …
- Alors ?
- Pfff de toutes façons tu sais même pas jouer alors ça ne sert à rien.
lundi 4 janvier 2010
Donkey Kong m'a tué
Trop de blabla ça m'emmerde, les gens me disent d'arrêter de dire super merci, je leur demande d'arrêter de dire dire c'est fatiguant, toujours les mêmes mots, j'ai un vocabulaire limité parce qu'au lieu de lire proust, je finissais Donkey Kong.
"- T'as lu Proust toi?
- Non, je finissais Donkey Kong.
- Et pour l'interro?
- Je m'en fous, je copierai le plan sur Asma.
- Mais si t'as pas lu?
- On s'en fout, il note le plan surtout. Après je mettrais des mots entre les titres.
- Quels mots?
- Toujours les mêmes mots".
J'ai quoi, mille mots, mille deux cent maximum. Parfois on pourrait plus mais c'est un leurre, ce ne sont pas d'autres mots, juste les mêmes mais tapés trop vite. Je ne me relis pas, c'est trop nul et puis ils se ressemblent que j'aurais l'impression de ne pas avancer.
dimanche 3 janvier 2010
Interlude.1
Julie n'étais pas jolie sur les photos. Nous étions tous pâles de fatigue devant des plateaux d'huitres du marché. Joe, un type qui faisait du ragga nous saoulait de ses histoires nulles. Julie était jolie dans mes souvenirs parce qu'elle était fatiguée. Je suis fatigué aussi, je crois qu'il est temps de dormir. Je l'appelle pour lui dire que je me rappelle de cette soirée. Elle m'écoute mais me trouve pénible. Je lui dis l'avoir trouvée jolie.
"- C'est parce que je suis enceinte.
- Prrrffr n'importe quoi!
- Tu ne veux pas vraiment un gosse. Tu ne veux surtout pas vraiment baiser une maman. Tu voudrais juste qu'il t'arrive quelque chose.
- Mais il m'arrive plein de choses!
- Non rien. Plus d'aventures pour toi depuis des lustres. Même quand tu roules, même quand tu pars, tu finis toujours par refaire les mêmes pages. Tu ne peux pas changer.
- Arnold Schwarzenegger l'a fait dans Junior.
- Ahah. Oui. Je vais me rendormir, je te laisse. Essaie de dormir, ou essaie de trouver ce que tu pourrais faire pour moins t'emmerder. En tout cas, c'est pas vers moi que tu pourras te tourner cette fois-ci mon grand.
- Bonne nuit Julie."
Sexe
C'est une fausse réflexion, juste là pour meubler, rajouter des mots parce qu'on paie au mot ici. J'écris mort à chaque puis je corrige. Mes doigts, par habitude, foncent vers mort, massacre et chatte. C'est ce que je tape dans mon google quand je ne sais pas quoi faire. Ça me redirige généralement vers des forums de femmes qui ne savent pas quoi faire de leurs après-midi. Les chattes meurent de diarrhées partout en France. Et des femmes s'entreconsolent. Chaque mot me rapproche de la fin, c'est une suite de pas qui me permettront j'espère bientôt d'arrêter d'écrire pour pouvoir enfin me reposer au soleil et déménager pour enfin éviter le seul qui m'emmerde: l'hiver dans la plaine. Je ne veux pas sauter toutes les filles que je croise. Beaucoup sont moches déjà, beaucoup d'autres ne savent pas danser, donc ne sauront pas baiser. D'autres enfin doivent avoir une chatte triste. Pas une chatte qui meurt de diarrhée, mais tout comme. J'aime les filles, pas les femmes. Mais je couche des fois avec des femmes. Marie est une femme:
- T'es guidé par ta bite pas par tes couilles. C'est le plus rare chez les messieurs.
- C'est faux, pourquoi tu me dis ça?
- T'as une clope?
- Oui, dans mon bureau blanc.
- Pourquoi t'as des clopes? Tu ne fumes pas!
- L'un n'empêche pas l'autre. Pourquoi ma bite et pas mes couilles?
- Ça te vexe d'être dans les rares?
- Non, ça ne m'étonne pas.
- Pour moi, les gars guidés par leurs sentiments sont les majoritaires, mais c'est une majorité silencieuse. Parce que ce sont les couilles qui dirigent. Elles cherchent à se vider.
- T'étais moins vulgaire au bar.
- Les types guidés par leurs couilles retourneraient des montagnes pour baiser. Ils ont besoin de cul, leurs couilles les guide désesperemment pour se vider, c'est une course au plaisir. Une course sans fin, toujours plus, plus longtemps, plus de filles, plus de positions, plus de sensations, plus plus plus plus. Ils ont le culte de la performance, ils se rasent bien les couilles. Certains aiment, d'autres respectent, d'autres s'en foutent, certains aiment les filles qui aiment le sexe, d'autres les méprisent. Beaucoup ne font qu'être frustrés, mais je suis que la plupart s'épanouissent, quitte à se limiter à une nana à la fin.
- Pas moi du tout.
- C'est pas du sarcasme!
- Je sais, mais je n'ai qu'un ton, et il reste plat. Je ne suis donc pas guidé par mes couilles.
- Mais par ta bite. Toi ce que tu veux avec une fille c'est du pouvoir, pas du plaisir.
- Tu te trompes presque.
- Tu ne cherches pas à jouir, je suis sûr que tu n'es pas pas déçu quand c'est moyen.
- Ou nul.
- Tu n'attends rien, tu n'espères rien finalement.
- Des filles ou de tout.
- Mais tu baises quand même. Et tu cherches à baiser quand même. Alors c'est ta bite. Tu veux que quelqu'un s'en occupe, la vénère, ne serait-ce qu'un quart d'heure.
- Oui, je fatigue vite.
- Je me trompe?
- Oui en partie.
- Explique moi.
- Je n'en sais rien. Ma bite est fantastique mais ce sont les filles qui la veulent. Souvent, j'aimerais me passer du moment de baise. Un baiser seul, une nuit ensemble, un petit déjeuner. Souvent, j'aimerais ça.
- Ça ne change rien. C'est ta bite qui conduit. Tu peux faire comme si tu n'y étais pour rien, si tu es une cible facile pour une fille qui veut du bon sexe, si ça se voyait à ta façon de parler ou de bouger que tu baises bien. Ça ne change rien. Baiser te rassure sur tes capacités à baiser. Utiliser ta bite te rassure sur ta normalité. Mais tu ne jouis pas avec une femme. Tu n'as pas joui avec moi. Surement du plaisir, surement réel, mais je suis sûre que t'en fous de cette partie là. Je te prends une autre clope.
- Tu as quel âge déjà?
- 31.
- Rappelle moi de me cantonner aux jeunes pêches.
Désillusion
Je ne suis rien. Je suis parti encore. Je ne fuis pas. Je ne suis rien, je ne fais rien de toutes façons. Je récupère de l’argent et je m’invente des pseudonymes. Les filles défilent mais je ne couche qu’avec celles qui acceptent le sexe sans capote. Ce n’est pas de la provocation, l’odeur du latex me fait débander. Elles ne sont pas si nombreuses à refuser. Je n’essaie même pas de mourir en faisant ça, si j’étais assez sobre pour être rationnel, je suis sûr que ne pas fumer me sauve autant que de ne pas mettre de capotes. Je ne fuis rien, je m’emmerde de tout par moments, c'est simplement ça. Je roule pour pouvoir gueuler, seul dans l'habitacle. Quand je suis à plusieurs, je ne m'en vais pas vraiment. Je roule et j'ai plus de voix. J’ai acheté un pick-up. Il m’a déçu. Je suis revenu à une berline plus classique. Je repars. Je vais à droite à gauche, mes économies pour l’essence et les restaurants, je dors en faisant du couch surfing ou en draguant dans des bars. Les filles adorent les voyageurs. Je lis. Du Michelet. C’est nul mais j’ai toute son histoire de France dans le coffre. Je ne fuis plus rien, je n'ai probablement jamais rien fuis, même pas l'ennui. Je ne pars pas vers l'avant, je pars vers l'Est, je reviendrais normalement sur mes traces.
Un prof d'Histoire dont les parents étaient peut être ou peut être pas sympathiques
Comme Michelet, il était atteint d'un républicanisme ardent teinté de romantisme. La fleur au fusil sans fusil mais avec des programmes d'Histoire qu'il balançait à toutes et tous, ses élèves officiels, avachis dans leurs cheveux sales et l'impossibilité de contrôler leurs hormones, comme ses élèves officieux, dans les rues, les bars, les réunions. Il croyait aussi que des idiots armés ne valent pas mieux que d'autres idiots armés et qu'avant d'exiger un mot, il faut le comprendre et le connaître. Mais il était là quand même, les cailloux passaient au dessus de lui, la police lui faisait face aussi. Quand la charge venait de derrière, il se laissait juste dépasser, quand elle venait de devant il reculait, sans se retourner. Cette mauvaise technique est directement la cause de sa mort. Se retourner pour courir, ou mieux, ne pas faire le guignol dans les fumigènes auraient été préférables. Il a été un martyr d'une certaine façon. Il était effectivement exemplaire. Ça ne vaut pas un bon sprint.
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Miam
à
13:43
Libellés : Histoire, intérieur décoré, titre long
mardi 29 décembre 2009
Coup de téléphone
Je peux pas te parler, j'écris un livre. Ça sortira dans sept ans. Ça passera inaperçu. Une jolie fille me dira qu'elle a été déçue de ne rien avoir appris sur moi en le lisant. Je lui répondrai que ce n'est que de la fiction. Et que s'il y a toujours une part de réel, elle peut aussi être anecdotique. Ensuite je devrai trouver un travail pour nourrir ma famille. Je m'y habituerai, je suis même presque sûr que je préfèrerai savoir pourquoi je me lève le matin. Je te rappelle, j'attaque la partie dans laquelle mon héros se demande pourquoi il fait tellement d'efforts pour baiser des meufs.
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Miam
à
19:58
Libellés : dring dring, livre, téléphone
lundi 28 décembre 2009
Interlude
Trois ans plus tôt, j'étais sur un toit, à 8 heures du matin. Une bouteille de rhum arrangé maison et une grosse Heineken. Julie et un guitariste coké coupaient les dreadlocks d'un batteur de ragga qui vivait dans l'appartement sous le toit. Je parlais avec Thomas de la soirée qu'on avait débuté en faisant des grillades dans des vignes, au temps du lycée. D'autres amis tentaient de parler pour pouvoir boire plus longtemps. Julie était jolie ce soir là.
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Miam
à
03:23
Libellés : dreadlocks, Julie, toit
Joachim/Amaury
Je reviens à Paris, pour partir ensuite à Berlin où je passe trois jours à ne parler à personne et à haïr les allemands. Je crois que je ne leur pardonnerai jamais la deuxième guerre mondiale. Je rentre à Paris et je m'assois dans un café. Je suis bougon. Un type, Amaury, me parle. Je pense à Julie parce que j'ai lu sur Amaury de Chartres chez elle. Cette fille a tort, je ne veux pas être avec elle, ni être elle, j'aurais seulement aimé être enceinte pour pouvoir passer des mois à lire sur les mystiques. Sans l'être, je n'arrive qu'à y consacrer une heure déci delà et je ne me souviens quasiment de rien. J'aimerai consulter un neurologue pour qu'il me dise que mon problème de mémoire est d'ordre neurologique et qu'on ne peut rien y faire mais j'ai peur qu'il se moque de moi.
"- Amaury, tu connais Joachim de Flore?
- Non.
- Tu me parlais de quoi?
- De littérature sud-américaine.
- Ok. Joachim de Flore est un des premiers mecs qui ont matérialisé la Trinité en triangle. Avant, Dieu était un cercle. Parfait, sans début ni fin. Joachim faisait toutes sortes de théories sur la Trinité, il découpait l'histoire en trois âges et attendait les signes de l'arrivée du troisième. Christophe Colomb lui même cherchait en évangélisant les sauvages à accélérer l'avènement de cet âge du Saint-Esprit. Joachim de Flore était un de ces types qui pouvait lancer des vrais mouvements contestataires sans pour autant passer pour un révolutionnaire stupide. Ses propos étaient tellement bien emmenées qu'il était dans les deux camps en même temps. Alors bien sûr, ses idées étaient hérétiques, tout ce bordel sur la Trinité ça a poussé des bonshommes à affirmer que du coup, l'avènement de l'âge du Saint-Esprit, toute cette affaire avec le temps de grâce du Christ, ça enlevait les remords et ça libérait les hommes. Les dizaines de mecs qui annonçaient la fin du monde ça leur faisait aussi trop de crédibilité et les mecs aux manettes ça leur disait moyen ça. Mais au fond, Joachim il pouvait s'en branler parce qu'il avait ses entrées avec le Pape lui même, rapport à sa classe de champion. À sa mort, ce mec était hérétique et bienheureux. Rend toi compte de ça Amaury, hérétique et bienheureux!
- D'accord mais quel rapport avec les auteurs chiliens?
- Mais tout le monde s'en branle des auteurs chiliens Amaury, tout le putain de monde.
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Miam
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03:04
Libellés : Joachim, Rien à foutre des auteurs chiliens
Marguerite
Au restaurant, je finis de manger mon cheval et je pense à du fromage. Je trouve Julie de plus en plus jolie, je pense que je ne refuserai pas de coucher avec elle, même/surtout enceinte.
- Donne moi des anecdotes sur tes mystiques.
- J'en ai plein. Je t'ai parlé de mon tatouage?
- Tu t'es faite tatouée enceinte?
- Non, je veux, une fois que j'aurais accouché.
- Tu veux quoi?
- Marguerite Porete.
- Ahah une autre mystique?
- Oui!
- Et tu veux son portrait?
- Non, une interprétation que j'en ai fait.
- Hum... Ça sent mauvais comme idée.
- Non, ça te plairait, c'est très graphique.
- Ça ne me rassure pas.
- Ça ressemble à un triangle. Enfin un triangle avec une nonne dedans, avec des flammes aussi. Je te montrerais ça chez moi.
- Chouette! Elle a fait quoi elle? Sucé des pestiférés?
- Peut être... Elle a écrit Le miroir des simples âmes. C'était une sorte de nonne, qui respectait pas vraiment de règle, ça se faisait à l'époque chez les béguines. Des sortes de nonnes quoi. Elles faisaient le truc des nonnes mais sans vivre dans des monastères et tout le bazar. Elle prône le dénuement total, y compris des habits. Elle prône aussi une certaine forme de stupidité. Du genre "seul les simples peuvent recevoir Dieu". Elle dit aussi des trucs du style "toute grossesse est l'oeuvre du Saint-Esprit et pas d'un gus". Elle parle de charité en incluant le sexe libre. Genre toutes les nanas vivent ensemble à poil et si des types les baisent, seul Dieu les engrosse.
- Ahah ça t'arrange toi! T'auras pas à être sûre de qui est le père!
- Dans le mille Émile. Je suis peut être cheloue, mais quand je suis clean, j'ai un fond de cohérence.
- Pourquoi ça s'appelle le miroir?
- Un truc par rapport à la nature, genre la nature se trompe elle même avec ses couleurs, elle se persuade qu'elle peut exiger de l'Homme mais en fait elle ne voit pas plus loin que ses apparences. Bof de toutes façons faut pas tout prendre hein, si on la crâmée c'est qu'elle devait avoir un petit grain.
- T'es dure.
- Je déconne, elle reviendra pas me hanter je pense. Des types essaient de la ressusciter quand même, pour en faire une sorte de pré-féministe, pré-communiste, limite pré-libérale.
- Comment?
- Bah tu sais, les mecs qui veulent être à l'avant garde se sentent toujours obligé de s'ancrer dans l'old school. Et les brûlés ça fait très "ils avaient raison, ils étaient une menace blabla". Alors elle est rattachée à ça. Pré-communiste pour le coup de la vie en communauté, du partage, du dénuement, du travail équitable de tous. Pré-féministe parce que c'est une femme.
- Argument à la con.
- Pensée à la con de toutes façons. Et pré-libérale parce que souvent rattachée au Libre-Esprit. Anachronisme et connerie parce que Libre-Esprit ça fait surtout réference avec l'idée de se vider la tête du matériel pour accepter Dieu.
- Et la liberté sexuelle?
- Tout le monde s'en fout, mais c'est rassurant de voir que ça baise à toutes les époques.
- Tu deviens de plus en plus intéressante.
- Ouais je sais. Mais on pourra pas baiser chez moi, je veux pas que ma mère m'entende. Et puis en me mettant à l'eau et au repos, ma libido c'est Beyrouth. Désolée.
- Tu peux l'être. Je vais rester pour lire tes bouquins.
- T'avais pas un boulot?
- Si, je leur faxerai des trucs. Ça existe encore les fax? On prend un frômage alors?
Publié par
Miam
à
02:31
Libellés : cheval, frômage, Julie, Le miroir des âmes simples, Marguerite Porete
Cheval
Julie est chez sa mère. Elle se prépare à enfanter. Elle est plus tarée que jamais, elle se verse dans le mystique. Sa mère est une femme sympathique qui ne comprend rien à son enfant mais qui fait super bien à manger. Elle a une Opel Kadett et n'hésite pas à s'en servir pour venir me rejoindre dans un café. Je me fais du souci. Elle me rassure: Julie ne se drogue pas, elle ne boit pas et fait attention à tout. Elle veut un bébé sain. Je rajoute "physiquement" et elle "c'est déjà ça de pris". Julie m'attend dans sa chambre. Elle a redécoré.
"- Salut, alors tu vas bien il parait?
- Oui. Et toi?
- Su-per. T'as redécoré, très... mystique...
- Oui. C'est Angèle de Foligno là, sur l'image.
- Le poster là?
- Oui. C'est Angèle de Foligno.
- Super. Qui c'est?
- Une mystique du moyen-âge.
- T'aimes les mystiques alors maintenant.
- Oui. J'ai lu des livres et des trucs sur Wikipédia. Mais je me méfie des ordinateurs, pas plus de sept heures par semaine et de trois heures d'affilé. À cause des ondes.
- Évidemment.
- Alors ma mère, je l'envoie à la bibliothèque.
- Tu peux pas y aller?
- Oh non.
- Pourquoi?
- Oh non, je ne peux pas y aller.
- Ah bon.
- Alors, parle moi un peu de cette Angèle, elle a fait quoi? On l'a brûlée pour hérésie?
- Oh non! C'est une mystique reconnue celle là. Elle a baisé à qui mieux mieux pendant un bail puis elle a voulu se confesser, parce que, je ne sais quoi. Mais comme elle était trop honteuse devant le curé, elle a caché des choses. Et Jésus est venu la visiter pour lui faire comprendre qu'elle devait se donner entièrement à lui. Puis, sa famille est morte, alors elle a pu se donner entièrement à lui.
- Ça n'a pas l'air palpitant.
- À un moment elle boit l'eau qui lui a servit à laver un lépreux. Et elle parle des "écailles" dans sa bouche.
- Yuk.
- Elle pleure aussi tellement qu'elle prend feu.
- Ça sent le chiqué
- Oui mais c'est marrant.
- Tu t'intéresse qu'à ça ces temps-ci?
- Je sais pas, j'aime bien sa face. Et puis je m'emmerde ici aussi, alors je me suis lancé là dessus. Ils sont drôles les mystiques.
- Y'a un restaurant qui sert du cheval dans le coin?
- Aucune idée. Tu veux manger du cheval hein?
- Ouais."
Lillith
La fatigue me fait m'embrouiller. Plus je m'embrouille plus une partie des filles veut que je lui parle. Je sors de plus en plus tard. Je sors à 4h. J'arrive sobre quand tout le monde sèche sa sueur sur des hot dogs. Mais mes yeux sont explosés. On m'offre de la drogue parce que je suis brillant sans savoir que c'est parce que j'ai passé les 6 heures précédentes à lire la bible ou des trucs du style. Je lis des textes apocryphes aussi, genre L'Écclésiastique.
- L'Écclésiaste on dit
Non, L'Écclésiastique de Jésus Ben Sira
- Un autre Jésus?
- Ouais mais pas rapport. Alors je parle de Lillith qui a été renvoyée au ciel pour avoir prononcé l'imprononçable nom de Dieu. Les filles adorent ça. Enfin, la partie d'avant, ou Lillith vient de la même terre qu'Adam et refuse de se considérer comme soumise. Où elle refuse de se coucher tout le temps pour baiser. La bible est pleine de cul.
- Il n'est pas dans la bible ce livre.
Il y est presque, ne chipotons pas, ça dépend des bibles. Lillith est l'égale d'Adam et ils baisent tout le temps. Mais pas comme Adam veut. La plupart des filles prennent part pour Lillith et emmerde cette conne d'Ève. Ce n'est pas elle qui déconne finalement, c'est Dieu et sa stupide règle qui consiste à supprimer toux ceux qui prononcent son nom sans raison. C'est Dieu et sa stupide idée de faire une nana d'une côte d'un type incapable d'apprécier la variété des moyens de mettre sa bite dans des chattes. Les filles adorent ça, je suis plus propre que les autres à 5h du mat' et j'ai pas assez bu pour avoir la queue en berne. Je chope grâce à la bible.
- En même temps la bible parle beaucoup de cul.
- S'il n'y avait pas le foot ou le hockey, on en ferait autant.
Introspection
- Tu me racontes des histoires.
- J'essaie de t'endormir.
- Je ne t'ai rien demandé.
- Il faut bien justifier le temps que tu passes avec moi, l'argent que tu m'as donné. Je t'endors, je t'embrouille, je te cotonne.
- Je ne demandais rien.
- Tu cherchais forcément des histoires.
- J'étais plus intéressé par le personnage. Je croyais apprendre des choses sur toi, sur ton intimité.
- Je trouve ça tellement vulgaire. Dans le village de ma grand-mère, il y avait trois familles. Enfin, trois branches. Et des tas de cousins. Tout le monde est cousin. Tous les étrangers subissaient une batterie de questions quand ils étaient croisés, pour vérifier qu'ils soient pas cousins d'une famille. Et s'ils n'étaient pas cousins, ils n'étaient pas les bienvenus.
- Ça a changé?
- Je ne sais pas, ça fait dix ans que je n'y suis pas retourné. Là, il n'y avait pas besoin d'histoires, il y avait juste besoin de personnages.
- Je ne vois pas le rapport.
- Je vais continuer à t'embrouiller quand même.
Publié par
Miam
à
01:52
Libellés : Rétroprojection, village espagnol
Au moins c'est clair
- Je crois qu'il a dit ça pour ne pas aller à l'école.
- Je n'irai pas à l'école.
jeudi 17 décembre 2009
Livre de chevet
- Je suis épaté que personne ne connaisse d'anecdotes bibliques.
- On s'en fout de la bible.
- Mais il y a des histoires vraiment chouettes dedans.
- Tu connais des passages par coeur?
- Non, j'ai du bousiller ma mémoire à l'arrivée de l'ordinateur dans ma chambre. Mais même approximativement ça peut être cool.Toi, Julie, t'as jamais lu la bible?
- Non. Pourquoi je la lirais?
- C'est super la bible. Ça parle de cul et de mort. Enfin surtout au début. Mais en même temps à chaque fois je la survole.
- Pourquoi tu lis la bible?
- Parce que ces mecs savaient faire des histoires vraiment chouettes.
- Comme quoi?
- Ne me dis pas que tu ne connais aucune histoire de la bible!
- J'ai entendu parler de deux-trois trucs évidemment, genre Moïse qui ouvre les eaux, Jésus ressuscité toutes ces conneries.
- Rien qui parle de cul. T'as entendu parler de Sodome au moins?
- Ouais, euh, non.
- C'est dément cette histoire. Bon, je te la fais rapidement ok?
- Ok.
- En gros, Sodome c'est une ville dont les habitants ont l'habitude de s'enculer ou d'enculer des étrangers ou je-ne-sais-qui. Dieu n'aime pas ça, parce que évidemment le sexe anal c'est sale. Alors il décide de détruire la ville mais, si je me rappelle bien, Loth, un ami d'Abraham ou un mec de la famille d'Abraham
- C'est qui Abraham exactement?
- Un gars fidèle de Dieu. Dieu à un moment lui demande de tuer ses gosses pour montrer sa foi.
- Dieu parle pas qu'à Jésus?
- Non, ça c'est avant, Jésus n'est pas encore là.
- Je croyais que la bible c'était Jésus et ses affaires.
- Non. Bon, laisse moi finir ce truc. Comment ça se fait que tu connaisses rien à la bible?
- Je sais pas, j'ai trop joué aux jeux vidéos?
- Ça doit être ça. Donc il me semble que Loth dit à Dieu qu'en détruisant la ville il va aussi tuer des types qui n'ont jamais enculé personne. Dieu envoie donc des anges pour checker ça, voir si ça s'encule vraiment et s'il y a assez de justes pour épargner la ville. Mais dès que les deux anges arrivent chez Loth, toc toc toc, tous les hommes de la ville viennent pour les baiser. Loth il est emmerdé à ce moment là, ça le fait pas trop niveau réputation. Alors il propose sa femme et ses filles pour calmer les mecs de Sodome. Genre gang bang mais pas gang bang homo. Mais les mecs de Sodome s'en foutent et baisent les anges. Tournante totale. Du coup Dieu s'énerve et détruit Sodome. Et Gomorrhe aussi.
- C'est quoi Gomorrhe?
- Une autre ville à côté, je n'ai jamais vraiment compris pourquoi il la détruit. Et il dit à Loth avant de tout casser de s'en aller avec sa famille et de ne pas se retourner. Évidemment sa femme se retourne et se retrouve changée en statue de sel.
- Pourquoi?
- Aucune idée.
- C'est décousu comme truc.
mardi 15 décembre 2009
Face de craie
Toutes les faces de craie de l'immeuble se retrouvent sur le parvis central et préparent les torches. On lance un raid contre le premier pavillon en contrebas. En essayant d'y foutre le feu, un type, Dédé ou quelque chose comme ça, se brûle le bras. Ses amis essaient de le calmer et de l'emmener à l'hôpital pendant que les autres se rendent compte que la porte d'entrée est en métal et qu'elle ne brûlera pas. "Les poutres sont en béton!" lance un type parti en reconnaissance à partir d'une branche d'arbre ; "et puis la maison est vide, ça sert à rien". "Ils se cachent! Ils se cachent ces chiens!", "non non, elle est vraiment vide, y'a pas de meubles, c'est vide". On descend la rue Jules Ferry en cherchant quelque chose d'assez gros et d'occupé. Visiblement ce quartier est à l'abandon, il ne reste que des cabanes de prolos qui sont plus ou moins dans nos rangs. Finalement, on décide d'aller sur la colline, chez un docteur. C'est un gynécologue en fait, un vieux, il est devant sa porte quand on arrive. En profitant de la côte qui mène à chez lui et qui nous ralentit, il nous parle de loin. Calmement mais en criant, il nous explique qu'il nous connaît, qu'il a suivi la plupart de nos mères pendant leur grossesse, que si on réfléchissait on se rendrait compte qu'il n'est pas un ennemi, qu'il n'y a pas d'ennemis autour de nous, qu'on est seuls face à rien. "Ouais mais t'as vu ma mère à poil!" se met à brailler un type court sur pattes et vilainement gâté par la nature/sa mère. "Il a vu nos mères à poil les gars! Il leur a touché la chatte! Brulons ce mec!". Pendant qu'il s'énerve seul les bras au ciel, le convoi, sans avoir à se concerter repart vers les barres. Les torches commencent à s'éteindre, plus personne ne se rappelle vraiment comment tout ça a commencé. La plupart rentrent chez eux, c'est l'heure d'Enquête Exclusive sur les clandestins/dealers. On croise Dédé et ses potes, finalement, ce sont juste des brûlures superficielles, il aura quand même une ITP de 4 jours. Une bonne affaire.
Publié par
Miam
à
14:49
Libellés : danger, Face de craie, feu
lundi 7 décembre 2009
Mon café refroidit quand je ne le bois pas.
Dialogue dans les têtes de siamois
Dialogue mère-fille
Dialogue SMS entre deux amoureux
Dialogue SMS entre deux amoureux frères
Dialogue frère entre deux téléphones
Téléphones livres
Téléphones fous
Dialogue de fours
Dialogue de monde, quelle est ta CSP?
La poésie ne peut plus exister, même les saisons commencent à partir en couille
Est ce qu'un jour le printemps disparaitra?
L'automne?
Qui de l'automne ou du printemps disparaitra.
L'hiver continue, l'hiver continuera toujours, même lorsqu'il fera chaud nos doigts auront besoin de gants.
J'en cherche en cuir, parce que le cuir c'est la nouvelle laine.
Ce qui vient des animaux est forcément cool. Le problème des gants synthétiques est là.
L'écriture automatique c'est de la crotte, les motifs se répetent, pas parce qu'ils révèlent l'inconscient, mais parce que la biologie c'est la vie. Sa logique mec.
L'écriture analytique c'est de la branlette.
La fiction seule.
Le roman baisé par le marché. Il faut choisir ses mots quand on parle de son adversaire, le marché n'est pas le libéralisme n'est pas le capitalisme. La fin.
Pré-apocalypse, c'est tout ce que l'on peut être. On vit sur l'idée qu'on mourra, que tout mourra, plus d'idéal quand on sait qu'il mourra.
L'effectif, patrie de la mort.
Bravo la vie
-Tu peux arrêter ta musique
- Non.
- Tu peux arrêter ta musique s'il te plait?
- Non, vraiment, c'est Oromocto Diamond, ils font des albums concepts genre 5 en 18 mois et tout parle d'une ville défoncée par un météore et dont le sous-sol regorge de diamants.
- Putain, j'ai fait 45 minutes de bus pour venir chez toi.
- Je t'ai rien demandé.
- Heun. Je t'ai demandé si ça te dérangeait que je vienne! Tu m'as dit que non et que je pouvais venir.
- C'est vrai.
- Ben occupe toi de moi maintenant.
- Ça ne me gêne pas que tu viennes mais ça ne te donne pas le droit de m'emmerder quand j'écoute Oromocto Diamond.
- Mais
- Ça ne me gêne pas que tu viennes mais ça ne te donne pas le droit de m'emmerder.
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07:55
Libellés : bus, oromocto Diamond
lundi 30 novembre 2009
Forum automutilation (corrigé)
Salut j'ai un probleme. Quand je vois des gens j'ai envie de les detruire de mes mains.J'ai déja éxplosé pleins de sois disant durs ou intouchables a coups de coudes dans leur visage giclant.Je suis sortit avec une fille blonde et je rêvais de la tuer avant de perdre sa traceJe m'énèrve toultemps.Ceux qui m'ont dit kj'avais une grande gueule je leur ai pété la machoire.Je peux parler uniquement avec ceux qui veulent tout péter.J'm'entend k'avec les rageux les gars comme moi qu'on qued'.J'm'entend qu'avec ceux qu'les ptits p... appellent "caille" ou k sos cui qui ma dit cancre jlai lamine sa mere la pute.J'ai la haine à fond d'boîte contre les salopes d'étudiants ces fils de pute qu'ont le bac et qu'osent dirent qu'ya pas de taf bande de pédés de merde va...ki zaillent niquer leurs meres TOUTES CES SALES CHIENNES a force de lecher la bite des haut placés y z'ont du FOUTRE PLEIN LEUR BOUCHE DE SALE ENCULE DE MERDE ET KAN Y PARLENT Y TE FOUTENT PRESQUE DES POSTILLONS DE SPERME A LA GUEULE..Z'ETES PAS D'ACCORD? ps y'a rien ki me calm chu chomeur ancien karateka et ca fait minan 5 ans j'fait d'l'anglaise JAI TOUJOURS LA PUTAIN DE SA RACE UNE HAINE INSOUTENABLE BORDEL DE MERDE PUTAIN JAI ESSAYER D'AIDER DE RENDRE SERVICE A DES GENS MAIS MONT ACCUSE DE LEUR AVOIR FAIT DU MAL JLES AI NIQUES CES PD DANS MON KARTIER YA QE LA N cke jvoulais cétais la paix Mais ZONT TOUS FAIT D MOI UN BARJ ET JLE MONTRERAIS A LA TERRE ENTIERE KON TECOUTE KE KAN TU FRAPPE OU CREVE OU VIOLE OU TORTURE ouais mon pote
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Miam
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samedi 28 novembre 2009
Dommage Fabrice
Si tu lis ce mot c'est que nous ne sommes plus colocataires. Dommage Fabrice. J'ai pourtant fait des efforts, sur la tenue du frigo par exemple, ou sur cette manie de tourner la manette d'eau chaude sous la douche jusqu'à ce qu'elle fasse iiiiiiuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiih. J'ai essayé de te parler plusieurs fois, malgré tes pantalons et tes chemises de hippie moche. Je t'ai écouté jouer de la guitare, je ne comprends pas les paroles, mais si ça parle de la mort, tu devrais continuer. C'est un problème d'idées Fabrice. Sur Facebook, tu es very liberal. Je n'aime pas les gens very liberal, sauf ceux qui ont plein d'argent, que je jalouse pour leur capacité destructrice. Toi tu es un hippie. Tu as des amies lesbiennes bisexuelles moches avec qui tu fais du sexe bruyant. Au travers de la cloison qui nous séparait, j'ai entendu deux fois des pets de chatte. De plus, ton activité sexuelle est trop réduite pour un type qui se prétend libre. Sauf si tu profitais de mes absences de l'appartement pour ramener et troncher des thons. Dans ce cas je t'en remercie. Parce que les pets de chatte, je n'aime pas les entendre du tout. Et puis tu voulais qu'on te croit gay. Et je suis désolé mais ça ne m'a jamais intéressé. Je me fous de savoir où tu trouves ton lubrifiant parfumé à la pêche. Et je trouve que la pêche et le cul ne font pas bon ménage non plus. Je me fous de ton passé alcoolique adolescent dans des bars à moustache. Je ne suis pas impressionné, pas intéressé, pas intéressable et assez peu lettré. Je ne te paierai pas ce mois de loyer, ne le prends pas mal. Salut.
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Miam
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17:25
Libellés : colocation, dommage, fabrice
lundi 2 novembre 2009
Hip-Hop
Louis gueule Breakdance et pousse les gens de la piste de danse pour créer un vague cercle. Un militaire gradé et vexé d'être écarté ainsi va pour répliquer mais il se fait voler son nez. En public, c'est un diss. Les types se jaugent, dansotent en tournant. Le militaire essaie de mettre des coups de poing, Louis de passer une coupole ; les filles se pâment, juste un instant, à tout hasard. Bientôt pourtant les gens se lassent. Heureusement, un chinois sympa près des chiottes créé la diversion en gueulant Révolution.
dimanche 1 novembre 2009
Tous ensemble, tous ensemble
Mes blagues sur les chattes, les bières et les cortèges ne prenaient plus depuis que des morts avaient décidé de me voler la vedette. Enfin, techniquement, je n’avais pas la vedette. Les premières semaines, j’allais à des réunions avec toutes sortes d’amis mal habillés qui venaient se saouler à mort et baiser des morues. Je m'installais dans un coin, souvent avec des bières, des fois avec une bouteille de Jack et j'attendais que des marxistes lancent leur petit vocabulaire. Alors je gueulais, des fois sur le fond, des fois sur leurs dreadlocks. Je parlais des valeurs du rugby et conseillais aux filles de se laver avant de prendre la parole en public. Trois-quatre types qui étaient mes amis riaient, puis on s'en allait trainer dans les couloirs désertés des facultés en chantant des mots qui nous passaient par la tête. On faisait aussi des actions dans les rues au non des syndicats qu'on n'aimait pas. L'unef vous crache à la gueule ou Sud-Étudiant brule vos poubelles. Des gens voulaient nous frapper, on touchait les culs des filles, prime à la moins bien roulée, on était raide bourrés à 15h, j'en ai perdu ma voiture. Puis, parce qu'on avait lu des bouquins, on a rejoint le seul cercle des vrais types intéressant du coin. Je m'y taisais la plupart du temps. Je préparais mes phrases et je parlais de la révolution sans demain qu'on menait, de l'impossible gestion politique et du fait qu'il fallait s'en donner à coeur joie avant que des bonshommes décident que seule une autorité injuste pouvait avoir raison, ou au moins conserver sa raison. Les filles étaient toutes des étrangères, elles avaient des bombes dans la chatte et parfois dans leurs placards. Deux-trois types, revenus du chiappas ou de douteux squat à Varsovie ("là bas, il reste un vrai esprit squat tu vois") avaient le premier rôle. Ils refusaient de se laisser pousser les cheveux et les habits sales. Ensemble on pestait contre tout le monde et entre nous, il était entendu que nous seuls savions ce qu'il fallait faire. 33% des filles venaient pour le cul. Il y avait 3 filles. Au bout d'une semaine on s'est lassé de lutter ensemble pour lui passer dessus, on a fait ça une bonne fois pour toute et le groupe s'est explosé en deux parties. Une qui allait être amenée à faire du fameux, une autre, fumeuse, qui ira baiser ailleurs.
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Miam
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23:45
Libellés : baiser, encore, révolution
mardi 20 octobre 2009
Crédébilité
- Tu vois, par exemple toutes mes nanas ont des nudités douteuses. Soit on peut comprendre qu'elles sont malformées et m'accuser d'être une sorte de personnage malsain, soit on peut accuser ma méconnaissance de l'anatomie féminine.
Crédibilité
T'es pas crédible en gangsta girl, tes bonnes manières dénoteront toujours, t'aimes pas vraiment J-lo et tu préfères les gambas au double cheese. D'ailleurs, à ce sujet, c'est pas la peine de nous faire l'anecdote du sexe contre un burger, je l'ai déjà vue au Maury Povitch show.
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Miam
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19:26
Libellés : crédibilité, Maury Povitch
Elle a fait boum
Moulée dans ses idéaux, Justine saute sur le train dans le train, le train sautant sur la mine. Elle meurt pour la cause, elle n'est pas la dernière, elle n'est pas la première. La rue est maintenant vraiment prise d'assaut, chaque barricade présente ses deux côtés et les vox pop se sont arrêtées quand les caméras ont été volées. Justine brûle dans la gare de Bordeaux avec des policiers. Les trucs en plastique font pfiuuuiii et les pompiers arrivent. Rue Lejeune, on n'est pas encore au courant, les téléphones vibrent pas assez fort quand on est occupés à jeter des objets sur des gens/objets.
Justine vivait dans le squatt où vivait aussi Jérôme que je connaissais. Nous avions passé plusieurs soirées ensemble mais Justine, malgré mes arguments, n'avait pas accepté qu'on baise. Elle était assez jeune, juste assez pour que je me sente vieux et dégueulasse mais pas coupable de détournement de mineur. Elle était une sorte de vraie communiste. Des types se laissaient pousser les idées mais aucun à ma connaissance ne l'a vraiment eue. Elle voulait se battre.
L'époque n'est plus faite pour la baston, la seule vraie bonne solution aurait été de recruter des mercenaires dans les quartiers. Dans les quartiers y'a des muscles qui vibrent pour l'argent. Mais pour avoir de l'argent on aurait eu besoin de force ou d'être de droite ou d'être des putes. Le lobbying est un pouvoir désarmé.
dimanche 11 octobre 2009
Ça, la télé et la bière
Le couteau tranche le roti sans bruit, la fille soupire des "huuuum" et l'autre fille ajoute "on va se ré-ga-ler". Je partage leur avis mais au fond de mon coeur et de mon estomac, je suis noué. Je connais ce boeuf dont je découpe un bout en ce moment même. Je ne le connais pas personnellement, d'abord pour des raisons syntaxiques, mais je le connais par coeur. C'est un animal de masse, il a eu une vie pourrie et une ou deux fois, son voisin de derrière lui a fait dessus. On les nourrit trop fibreusement ces bêtes là. Si c'était un homme, il aurait vécu toute sa vie dans un HLM à Nevers. Il va être bon, surement, je l'ai arrosé d'huile d'olive chère, truffé de mini ails frais et cuit avec des patates Yukon Gold au basilic et gros sel marin. Mais il va être triste sous la dent. Les filles s'en foutent, elles diraient encore que je réfléchis trop, les naïves, mais c'est le contraire, je pense que toute cette viande cheap m'a rendu stupide. Ça, la télé et la bière.
Adolescent incandescent
J’ai vu des femmes et des hommes que j’appellerai Hommes dans la suite de ce texte, rien que pour que ce soit plus facile à suivre, rien que pour raccourcir la longueur de mes phrases et éviter ces parenthèses entre virgules qui nous fatiguent vous et moi ; des Hommes qui pour un oui, un non, un peut être parfois, se montraient bestiaux et se justifiaient en se traitant d’animaux : « On n’est rien que des bêtes au fond, des cochons civilisés, des grands primates, on partage le cancer et la paraplégie avec les rats, c’est dire ». J’ai vu des Hommes avoir faim à en oublier leurs manières, à s’en bâfrer, à s’en battre, nus ou non, mais j’ai surtout vu des Hommes se battre sans avoir si faim que ça. Des Hommes s’esquinter pour avoir un plus grand nombre d’autres Hommes à lécher. Et consécutivement, j’ai vu et senti des Hommes s’entrelécher, garçons, filles, et objets, le tout caché dans des chambres du latin camera, pour le mystère et parce que c’est peut être moche au fond, il ne faut pas prendre de risques. Ça s’entreléche et ça se tarabiscote comme si de rien n’était, ça ne respecte pas nécessairement les voies et usages naturels et là encore, naturelles, naturelles, c’est vite dit. Tout ça m’a l’air plus moral que naturel. Mais ça s’esclaffe et ça se raidit les Hommes, et ça se cache d’autant plus. Je les ai vu ces Hommes, guindés dans des tissus de pauvre qualité mais qui paraissent bien se trémousser, suer, tomber et boire jusqu’à tomber et dormir. Et remettre ça. Je les ai vus ces Hommes me parler de politique et de respect, m’expliquer comment une barbe doit être rasée, comment repérer avec qui on doit s’entrelécher ou non, combien on doit consacrer d’argent à ses jantes de voitures ou de vélo c’est selon. Je les ai vu gaspiller du jambon et des fruits tropicaux oubliés dans le fond de leurs frigidaires et négocier sur le prix des tapis, négocier des cacahuètes avec leur bière et des fellations avec leur sodomie. Et certains soir j’ai du les écouter me parler d’antisémitisme, de trou dans la couche d’ozone, de double pénétration, d’économies sur le chauffage, de la représentation des femmes dans les séries hospitalières, de leur cul, de leur mère, des impôts, y’en a trop, y’en a pas assez, ce ne sont pas les bons, et les westerns ? Et Bruce Willis ? Et les jantes ? Et tout ça m’a occupé, au moins pendant 20 ans, comme des Legos ou des Playmobil, ou ces petits ours bizarres qui sentaient le moisi que j’ai jamais retrouvé dans mes cartons, le bordel Humain m’a occupé avant que je ne finisse par y participer activement. J’ai pris ma carte au Parti Communiste, j’ai ferré les buffets des vernissages, j’ai niqué, si si, niqué, j’ai rendu ma carte et j’ai continué les manifs, j’ai acheté une voiture puis une autre et j’ai roulé, j’ai acheté de la viande en promotion alors que je sais ce qu’il se passe dans les abattoirs en promotion, j’ai été satisfait de la taille de mes cacas et j’ai écrit un livre : « Bravo Merci » ça s’appelle, ça sera en vente bientôt, partout.
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08:44
Libellés : abattoir, adolescence, des gens
mardi 6 octobre 2009
Kastarabe.3
Elle me vole la vedette celle là, toujours à pavaner mais nonchalamment. Ses "ah", tout le monde essaie de les avoir, alors que non, elle doit me les réserver, elle est à moi maintenant je lui explique. "ah". Un type avec un look d'argent lui paie un verre, elle le remercie et sirote son drink à la paille du bout des lèvres pendant qu'il lui parle, probablement pas de ses hémorroïdes. De loin, de ma place au fond du canapé en cuir trop mou, je la voir faire des "ah". Il lui propose un autre verre, elle le prend et me l'apporte. "Il te disait quoi lui là?" "bof, j'sais pas, des trucs sur lui" "et ça te plaisait?" "bof" "il te draguait tu sais..." "oui". Elle dit "oui" avec presque l'accent du nord, presque "ui" mais pas complètement. "et tu t'en fous qu'il te drague?" "il nous a payé nos verres et puis il était pas méchant" "ça te plairait que je drague d'autres nanas, que je parle à d'autres filles en leur offrant des verres?" "t'as plus d'argent. Et puis tu en dragues si tu veux, tu me fatigues, je rentre", "ah".
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08:39
Libellés : Moins facile
Troc, mauvais troc
J'ai troqué une Renault contre une BMW mais je suis déçu, les entrées de gamme de chez BM sont plus nulles que les moyennes gammes chez Renault pour un prix équivalent voire plus élevé. Après le coup des nazis et le match volé de 1982, c'est la troisième fois que l'Allemagne me déçoit. Elle est belle l'Europe.
Enfants au sud
Je vais chez Julie, elle garde dans un coffret en forme de chateau de princesse un kit complet de maquilleuse de film d'horreur cheap et de la vieille beuh dans des tubes de comprimés allemands pour la fièvre. Ou pour la lutte contre la fièvre, je sais jamais comment il faut dire. La proximité de ces deux éléments et le fait qu'elle ne fume jamais cette drogue m'a toujours fasciné mais à chaque fois que j'ai voulu lui demander elle changeait de sujet: "j'ai peut être tué quelqu'un hier soir", "je peux sucer ta bite pendant qu'on discute", "ma soeur jumelle ne m'appelle jamais"... Ce soir c'était "je suis enceint". J'ai pas dit "de moi?" parce que je sais que ça peut être jugé comme un acte narcissique et un manquement à l'étiquette. Alors j'ai dit "félicitations" comme ça elle peut le prendre au premier ou au second degré, à elle de voir. "Je pense arrêter mes conneries et le garder". "C'est de moi?" j'ai craqué, "non, de Nick Oliveri, l'ancien bassiste de The Dwarves et Queens of the stoneage. Ou en tout cas, d'un type qui lui ressemblait vraiment beaucoup. Quoiqu'il en soit, j'avais besoin de ça, je déconne à pleins tubes depuis bien trop longtemps, je me suis bien marré mais là ça commence à faire. Ma mère est heureuse en plus, je l'ai appelée et elle m'a dit "super, je suis heureuse comme tout" et je crois me rappeler que c'est ça qui me plait le plus: rendre ma mère heureuse. Alors je vais partir chez elle, bon, pas tout de suite, j'ai encore deux-trois turcs à régler, disons, dès que le bébé deviendra un peu gros j'irai chez elle et puis je deviendrais une maman, comme ma maman". Cette histoire de turcs à faire m'a troublé, Julie, autant je l'aime, autant elle n'aime pas trop les turcs en général, pour elle, c'est pas l'Europe. Mais son départ chez sa mère m'a plus troublé encore. Je voulais avoir son cran, je voulais faire pareil, enfin, quitter toutes ces conneries dissolues et aller vivre chez sa mère qui fait très bien la piperade. On a ouvert une bouteille de Buckler pour feter ça avec Julie et elle m'a dit que ce qui serait super, mais alors super, ça serait que je l'emmène chez sa mère, parce qu'elle n'a aucune idée d'où elle habite et elle a peur de se tromper de personne, ça lui arrive tout le temps qu'elle me dit.
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00:48
Libellés : Julie, Maman au carré
Réunion numéro un miliard
"- D'accord alors Sylvain tu feras principalement les dialogues à partir de maintenant, je crois qu'il faut qu'on mette vraiment le paquet là dessus parce que sur le cadre général de l'histoire on est bons. Trop pousser là dessus risquerait de nous faire perdre de la cohérence dans le déroulé du truc. Donc Sylvain, oui, les dialogues, c'est vraiment ton domaine, avance dessus cette semaine, attaque par la partie que tu veux, on se fait un break pour replacer tout ça et on en reparle d'accord?
- Euh, oui ok, je vais voir ce que je peux faire
- Parfait. Bon ben salut les boys, bon weekend
- Salut
- Ouais, salut
- Ouais, bon weekend"
Killer Cats From Liberal Future
"- Les chats doucement deviennent les animaux les plus costauds du monde
- Comment?
- À cause de croquettes trop riches en protéines. Non, grâce à. Attends, non, voilà, meilleure idée: la mode passe à l'entrainement intensif des chats pour faire des combats de chats. Des types fabriquent des super croquettes à base de testostérone et d'hormones de chevaux, ils appellent ça l'hongroise. Ils gonflent les chats à l'hongroise et les font se battre les uns contre les autres et se reproduire entre chats musclés. Les carnes sont des voraces, ils commencent à bouffer du gros et un jour un chat attaque le président
- D'où?
- D'où quoi?
- Le président, quel président?
- Celui du monde libre. C'est futuriste mon truc, il n'y a plus qu'un président et plus de pays en guerre, la violence n'existe que dans les combats d'animaux.
- Ah.
- Quoi?
- Alors pour toi le futur c'est forcément un seul président? Et du monde libre en plus?
- Bah... On s'en branle c'est pour faire genre.
- Genre quoi? Genre futur totalitaire qui opprime les peuples et les cultures derrière un concept éculé/enculé de liberté? Le monde libre c'est le monde des bureaucrates costards cravate pas de morale qui se rasent les aisselles et font disparaitre jusqu'à la moindre once d'identité? C'est la mort des coutumes, des traditions, des différences, des expressions. Et évidemment ce président sera un homme blanc dans la soixantaine. Le monde libre c'est notre petite case imposée aux 90% restant. C'est ça la liberté? Ta liberté?
- Euh... À la fin les chats meurent à cause de la senteur "peau de bébé" cancérigène des litières. On ne pense jamais assez à ce qu'on met dans les litières pour chats.
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00:33
Libellés : capitalisme intégré, litiére
Kastarabe.1
Kastarabe mâchonne le cordon de mon vieux sweat cosmonaute, c'est comme un trophée de bave de nanas. Seules les mieux ont droit de baver dessus. Elle est à poil dessous et vu qu'elle est grande elle est à poil en bas. Je suis fatigué je dis dans ma barbe, "ah" elle répond. Je me sens poisseux comme un pervers en robe de chambre mais en même temps content comme si j'étais drogué. Ce que je ne suis plus depuis quelques heures. Kastarabe frotte son nez contre ma joue comme un chat. Je lui dis des choses qui passent par ma tête, des idées sur la balistique et elle répond des "ah" et des "hum" en regardant ses ongles par moments. Au début de la soirée il me semblait qu'elle était plus bavarde mais là elle a pris un coup de fatigue post-sexe alors elle se tait presque. Elle marmonne genre. Kastarabe ce n'est pas son vrai nom, le sien je l'ai oublié il y a longtemps mais quand je l'ai draguée en lui jetant un glaçon au visage (la technique du glaçon) j'ai trouvé qu'elle avait une tête à s'appeler un truc bizarre. Kastarabe c'est bizarre. Elle se brosse les dents et je continue à sourire bêtement.
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Miam
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00:04
Libellés : Fatigue post sexe
lundi 5 octobre 2009
Kastarabe.2
Un peu de vraie poésie maintenant.
"- Jeune fille tu vois, je n'étais que fatigué au début de la soirée mais là je suis content.
- ah
- Oui."
Donneur kebab
Donner c'est perdre. Faut arrêter de se leurrer.
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Miam
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23:19
Libellés : morale, pas de morale
Homme trompe
Comme on est samedi et que je ne sors pas vu que je n'ai plus assez d'argent, je me pose des questions sur les hommes trompes en sirotant du jus de raisin. Les hommes trompes, je pense que ce sont des hommes dont le nez est pendant au point que l'on peut parler de trompe. J'appelle Matthieu qui sait beaucoup de choses sur les malformations pour savoir si c'est possible et si c'est intéressant mais il ne répond pas. J'insiste, j'insiste, j'insiste et il finit par décrocher et gueuler "putain mais je baise là, je baise, alors arrête!" et raccroche. J'insiste encore deux fois avant qu'il ne finisse par débrancher le téléphone. Alors je tape "Homme trompe" dans google, histoire d'en savoir plus grâce à la technologie mais déception/collage: je ne trouve que des histoires de femmes qui ont trompé leur homme ou des astuces pour tromper son homme. Des gens confient leur vie aux conseils d'autres gens sur internet. Une femme pleure tous les jours parce que son mari a couché avec un autre homme juste avant qu'elle n'accouche puis lui a dit "en fait non je reviens" puis "non une dernière fois" puis il est heureux. Des gens commencent à dire qu'elle devrait lui proposer d'autres jeux sexuels et d'autres que les hommes qui veulent sodomiser leurs femmes sont des pédés. En plus c'est complètement con, une fille raconte que son mari a sucé des bites mais pas que et ajoute "Mais ce secret est resté entre nous, personne d'autre n'est au courant pour justement éviter les ragots et les regards de travers" mais en même temps avec le internet je sais qu'elle s'appelle Nathalie Lepers, qu'elle est belge (Liège), qu'elle a 27 ans et que son numéro de téléphone c'est le 0477706927. Par contre sur les hommes trompes, rien.
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Miam
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22:43
Libellés : Homme trompe, Internet
Les filles ne comprennent rien aux catapultes
"- C'est un joli mot catapulte non?
- Oui, j'imagine
- C'est katapeltes de kata et pallo, du beau grec, c'est traverser le bouclier. Tu vois, inscrit dans le mot, tu as la partie fixe et mobile du dispositif, la catapulte et le projectile.
- Je m'en fous en fait
- Mais c'était pas comme ça au début tu sais, l'évolution du mot et des usages est fascinante: catapulte était lié à des armes dont la forme a changé du tout au tout mais dont le principe était le même. Au fond, l'idée de catapulte avait plus d'avenir que ses configurations pratiques.
- Sylvain, je t'en prie, je m'en fous vraiment, laisse moi regarder la télé
- Autre chose que tank. Tank. On dirait de l'allemand tellement c'est moche. Mais non, c'est de l'anglais, c'est un nom de code je crois. Je hais tank. Et puis catapulte existe encore, et pas que dans le passé, t'as déjà entendu parler des catapultes magnétiques pour envoyer des fusées dans l'espace? C'est vraiment un truc super cool. Bon c'est pas encore au point mais l'idée est vraiment super.
- Sylvain, tu m'emmerdes.
Rouge
En octobre, dans mon petit studio, je conçois des vinyles en rouge. Je ne mets que du rouge comme couleur mais avant je colle des images avec d'autres images mais tout ça devient rouge quand je le recouvre en rouge et encore en rouge. Je n'aime pas spécialement cette couleur mais comme le disaient plein de gens célèbres et probablement le vrai Benjamin Franklin: "Faut s'accrocher, la pire des conneries répétée à vie peut devenir une pompe à fric". Du rouge et encore du rouge je peins ma chambre en rouge et j'achète des chemises rouges et j'appelle mon chat "rouge" mais il s'en fout, il répond à n'importe quoi quand il a faim. Je mets de la peinture dans des verres d'eau pour décorer ma cuisine puis j'achète des verres rouges pour boire de l'eau et j'organise une fête rouge où des types pensent que c'est une blague sur le communisme mais non. Un type m'appelle pour qu'on fasse un album ensemble, je lui dis qu'il sera rouge, qu'il parlera du rouge et que les accords et les beats seront rouges et le vinyle sera rouge et les flyers pour les shows aussi et j'ai une guitare rouge je rajoute. Il change d'avis du coup et me propose de me laisser quelques temps pour réfléchir peut être et je pense que trop tard, je vais faire cet album rouge tout seul. Je me teins les cheveux en rouge et j'en parle à ma psy. Puis je peins mes plantes en rouge, mes lunettes en rouge, je teins mes habits, je tiens un journal au feutre rouge et je n'achète que des tomates et du boeuf parce que c'est rouge tu vois l'idée. Décidé comme un cosaque, je finis par me bruler le visage avec ma plaque chauffante, c'est rouge mais douloureux puis plus douloureux que rouge puis franchement moche. Je regrette. Les conseils de Franklin sont décidemment merdiques.
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Miam
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16:48
Libellés : Benjamin Franklin = pd, rouge
Non mais je rêve ou quoi?
On fait atelier peinture à nouveau de la voiture de Jacques. Peinture à nouveau c'est ma façon à moi de dire repeinture qui est un mot inexistant et laid. Jacques c'est le surnom d'une personne qui ressemble au Grand Jacques, a.k.a. Chirac. On la repeint à la vraie peinture dans des pistolets, on a précédemment aménager sa grange à base de bâche à purin et on a démonté/protégé les plastiques et les vitres, C'est un vrai boulot d'artiste. On déboite l'ancienne à la ponceuse, on mélange dans des grands pots les couleurs et on prépare le dégradé, oui, le dégradé. L'ambiance est au rendez-vous, des blagues fuses, le dégradé avance puis le téléphone sonne. On cherche le téléphone et je me réveille je ne sais où je ne sais quand. Je me force à me rendormir mais ce coup ci je suis avec Raymond Barre à la pêche et on s'emmerde terriblement. Je suis déçu, je ne verrais jamais la peinture finie et en plus c'était un numéro caché.
Hélène, oh, tiens la bien
Hélène a des longues jambes, c'est positif et négatif en même temps. Positif parce que cool et négatif parce que poils. D'après ma putain d'expérience, les filles qui me plaisent saoul et sobre oublient environ 2% des poils de leurs jambes. C'est normal, les filles qui me plaisent sont super coquettes mais pas que. 2% sur des petites jambes c'est rien, c'est trois poils derrière les genoux, et deux pris pour du duvet. Mais sur Hélène c'est au moins une dizaine. Parce qu'elle a de longues jambes.
Ça sent beaucoup trop Naples
"- Trop de gens mangent des pizzas par dépit ce qui pousse les fabricants de pizzas à ne plus en avoir rien à foutre de la qualité de leur dope. Si on bouffait de la pizza par vrai choix on serait plus exigeant. Mais non, c'est toujours un connard qui a fumé qui dit à ses connards de fumeurs de potes "oui la flemme, on commande une pizza" et un autre connard en scooter leur donne n'importe quoi sur de la pâte à pain et tout le monde dit miam en s'allumant un autre joint. Et c'est l'Italie qu'on piétine, et c'est Naples entière qui pleure ses larmes à la tomate.
- D'accord mais toi, c'est quoi ta pizza préférée?
- Roquette, Parmesan, Jambon de Parme
- Sur tomate?
- Évidemment sur tomate, avec deux trois tomates séchées dessus
- Très Parme
- Je suis très Parme.
Ça sent beaucoup trop l'oignon
Mais c'est quelque part dans la cuisine, c'est le problème des cuisines ouvertes sur la salle de bar, les odeurs passent et s'infiltrent dans les habits/les yeux; aïe, ça pue. Après ma nana me dit "je sais où t'as été" et ça nous fait un instant de complicité dans un océan d'incompréhensions. Mais c'est ma faute. Je bois de plus en plus vu que ma bagnole est en panne et que je ne veux pas la réparer parce que le garagiste va me juger. Ils peuvent pas s'empêcher de me juger les gens, je le vois dans leurs sales yeux. Comme je bois plus je comprends moins. J'ai un tonton qui m'a dit ça un soir dans un repas de famille quand je lui ai demandé pourquoi il se mettait dans des états comme ça. Il s'est assis, a épousseté les débris de plâtre qui trainaient sur ses épaules et il m'a dit: "comme ça je comprends rien, ça fait 12 ans que j'ai aucune idée -ou presque- de ce qu'il se passe, je comprends rien et franchement petit, regarde un peu la salle et dis moi si je rate quelque chose". Il avait autant raison que tort sur le coup, la salle était sympa mais mal décorée. Je crois que tout ça n'est qu'une question de choix. Comprendre ou pas. Boire ou pas. Rater ou pas. Une fois dans son chemin il suffit de pousser le truc à fond pour qu'il prenne sens. Et puis ce soir je passerai me changer avant d'aller chercher ma nana, ça lui fera plaisir que je pue pas l'oignon je pense.
mercredi 16 septembre 2009
Scénario
À dix heures et demi, au bureau, on a eu une discussion avec les autres types qui doivent écrire le script, la vraie question n'était pas tant la surface que la trame idéologique du héros. Je voulais un révolutionnaire républicain, Baptiste ne voyait pas pourquoi on devait s'intéresser à ça, les deux Thibault penchaient pour un mec de droite notariale, conservateur mais sympa et Anna voulait un libéral, presque libertaire:
"- Mais dans son rapport au cul il est totalement libertaire, limite anar
- Limite anal
- Il baise seul avec ces filles, il n'a pas d'attaches
- C'est faux, on lui en met des attaches.
- On lui en met mais il n'en a pas!
- C'est un personnage Anna, on lui créé tout je te rappelle
- Mais on s'en fout de tout ça non?
- Non
- Non
- Non on s'en fout pas. C'est pour nous, on doit se fixer sur Michel. Michel est-il un révolutionnaire?
- Ça changera quoi?
- Tout. Ce mec manque de cohérence tu vois, là il est lâche, là il est exalté, il tue un mec sans sourciller et court après sa première petite amie
- Je comprends toujours pas pourquoi tu veux qu'il tue ce mec pour des raisons politiques, ça n'a pas de sens, Thibault, dites leur merde que ça n'a pas de sens!
- Nous on veut que ce soit un mec de droite notariale, conservateur mais sympa.
- Et sa petite amie de lycée aussi, c'est débile!
- Mais c'est parce qu'il comprend pas pourquoi il en a eu plusieurs tu vois. Il en voulait qu'une.
- Mais il baise 1h sur 2h de film!
- Ça a rien à voir ça
- Ben quand même
- Les gars peuvent baiser par dépit tu sais
- Ouais.
- Toi ta gueule t'as aucune vie sexuelle
- Ahah si tu suces
- Toi tu suces.
- Maxime prend pas tant de plaisir que ça au pieu. Il passe le temps.
- Un solitaire c'est libéral au minimum
- Non justement, c'est là qu'on va baiser les classiques. Lui il va être révolutionnaire républicain, tu vois il va dire "je vis comme ça mais j'aime pas, j'aime pas le monde actuel, j'aime pas la gueule des gens dans le métro". Il est mystérieux parce qu'il pense plus loin que ce qu'il fait. Il poursuit sa nana parce qu'il est nostalgique du temps politique qu'il a vécu avec elle, il bute un mec mais en même temps il s'en fout, sa gueule lui revient pas, son seul argument c'est un désaccord politique et il sait que le monde va continuer à tourner. Il s'en fout de ces trucs quotidiens, lui son truc c'est de penser à comment faire une révolution, à son contenu intellectuel et à sa forme pratique. Il baise des tas de meufs comme ça, pour passer le temps, il est pas dans le présent, dans le maintenant, dans la jouissance. Il sait qu'il va mourir pour la cause mais il sait aussi qu'il va surement devoir mourir en première ligne alors toutes ses histoires, elles sont petites. On le suit deux heures et on doit percevoir à peine ça, voir que le fond du bonhomme est beaucoup plus énorme que ses petites histoires de touche pipi et de meurtre impulsif.
- Putain... Quelqu'un se rappelle qu'on bosse pour France 3 là...
jeudi 10 septembre 2009
dimanche 30 août 2009
Poésie numéro deux mille
Coincé dans cette lecture publique et collective de la revue Po(é)sieVingtetUnième, j'écoute un type qui s'appelle Luc:
"Arrache toi de là au plus criss,
au plus pressé,
bouge tes grosses fesses celluliteuses de notre parc.
T'es pas des nôtres,
ta barbe dénote
d'un esprit criminel, qui es tu?"
Je quitte Paris bientôt, du coup je fais l'auteur jusqu'au bout. Une seule fille est potable dan
Puis on parle de francophonie. J'essaie de gratter des mini-pizzas et des trucs de rillettes mais c'est coton parce que Luc m'accroche la jambe.
"T'as detesté hein? J'ai vu que t'as détesté, ta fausse indifférence, tes regards dans le vide... Mais je peux comprendre, j'aime provoquer ce genre de (ré)action, j'aime (pro)voquer. Inciter à l'attaque c'est ma vie, provoquer c'est faire naître, c'est Vocare, appeler, et c'est Pro, devant, c'est faire venir, c'est l'action, le faire, la poïésis presque, ma poésie. Je l'ai bien vu que ça t'as touché, je travaille que sur ça, en (dé)faisant l'imaginaire pop que je (re)(com)pose, que je dé(com)pose. J'ai vu que ça t'as troublé et je vois que ça te trouble encore, et ça, ça, connaissant bien ton travail, ça me rassure. Parce que c'est une piste.
- Groumpch Fronch ouais ouais surement ouais groumpf crounch"
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Miam
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20:18
Libellés : Blabla, bouffe gratuite, poésie
jeudi 27 août 2009
Copain d'avant
En juillet j'ai retrouvé, après beaucoup de recherches, une fille qui voulait sortir avec moi en cinquième et que j'avais giflé ne sachant pas comment je devais réagir. Elle est devenue intelligente et a un joli boule même si je me méfie de son jean un poil trop taille haute à mon goût. On a longuement discuté de l'échec relatif de notre jeunesse, on détestait tous les deux cette idée d'un temps pour la déconne et le sexe facile, on était obsédés par la façon de prolonger l'adolescence jusqu'à la mort, au point de ne jamais en vivre les parties sexuellement cools. J'ai jamais pu et je pourrais plus jamais, sauf revival hippie, baiser des meufs de 15 ans. Au moment où j'ai prononcé cette dernière phrase, la fille a laissé un blanc, pour voir si un rire allait arriver de chez elle ou de chez moi, mais finalement, là, la fille que j'avais retrouvé en juillet après beaucoup de recherches m'a dit "connard" et a quitté la salle.
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Miam
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07:55
Libellés : adolescence, nana
mercredi 26 août 2009
le spectateur
Dans le public un type finit par se lever.
"- C'est quoi ces conneries? On a payé pour cette merde? Et vous appelez ça du théâtre? Quelle chiase!"
Le reste du public murmure puis une vague de chut commence et un type se lève pour rassoir le bavard. Une femme gueule alors "mais laissez, il fait partie de la pièce". Sa voisine doute. D'autres gens doutent. Le murmure gonfle pendant que le type joue mal l'indignation. "Casse toi alors, pauv'con" envoie un marseillais ou approchant, des gens rient, d'autres essaient de voir si la pièce continue et disent chut. Les acteurs sur scène jouent des choses sans intêret, visiblement le type du public fait partie de la troupe, un des acteur s'indigne en surjouant d'un coup sec: "Monsieur laissez nous faire notre travail" "Vous appelez ça un travail?" "Vous vous croyez capable de faire mieux?" et là le spectacteur vient sur scène à grands pas qui sonnent faux et il monte, il arrache le chapeau d'un acteur et se lance dans une tirade tout aussi mal jouée que le reste. Environ 60% des gens applaudissent mais à tout rompre. Ce spectacle est aussi décevant que prévu, en même temps on est dans un camping languedocien donc faut pas en demander trop.
Un résumé, un ramassé, un concentré
Je je je je, tout à l'air de tourner autour de moi dans ce bouquin mais absolument pas, bordel même. C'est un résume d'anecdotes plus ou moins possibles, y'en a des Thomas, des Arnaud des Matthieu et des Julien dans ce fatras, mais évidemment, aveugles que vous êtes vous en voyez rien. Beat the clock disent les Sparks dans ma stéréo, ils ont raison, je dois finir ce truc avant d'avoir faim et l'apétit vient en mangeant et, à part Hitler, la sagesse populaire nous a toujours donné le meilleur, il faut l'écouter coûte que coûte et accelerer la productivité. Alors je mets des je, j'enlève l'histoire, j'enlève les dialogues, j'enlève les cohérences, de toutes façons qui lit encore pour le contenu? Je ferais une belle couverture et un bon pitch: Le roman d'une génération sacrifiée/perdue/affamée. Incroyable témoignage d'un enfant du siècle, Des Colonels (titre non définitif) nous prend aux tripes/à la gorge/par les sentiments et nous emmène de l'autre côté de la vie, celui qu'on ne voit jamais dans les livres, celui des petits échecs quotidiens et des grandes désillusions. Dans un rythme éprouvant/rare/terriblement pop, Pipépop, l'auteur nous met face à face avec le monstre/le héros/le mythe absolu chié par l'ère des filles en pixels, de l'alcool productif et de la fin de l'histoire. Une claque/un livre/du temps perdu.
Publié par
Miam
à
17:00
Libellés : Des colonels, Résumé
Révolution de ma chatte
Les manifestants crient "Liberté, liberté et liberté" pendant que Julie essaie de négocier de la beuh à son dealer. Le gars est déjà défoncé parce que c'est les occupations de bâtiments c'est avant tout une histoire de défonce sans fin. L'adrénaline des CRS permet juste de reprendre ses esprits avant de re-attaquer la bibine. Je l'abandonne avec son zombie et m'approche de la camionette CGT, depuis toujours ma préférée. Les types boivent des grosses Kros sur fond de Raggaeton, le DJ est assis sur une chaise de jardin fixée avec des vis à l'arrière. Depuis que j'ai 14 ans je marche entouré de gens qui expliquent que tel ou tel gars est foutu parce que la jeunesse est dans la rue et/ou que tel ou tel ministre, ta réforme, si tu savais, ta réforme où on se la mets. Aucune hésitation, c'est la révolution, depuis au moins 40 ans c'est la révolution, une révolution qui aboutit à de la kronenbourg et des bédos. Ça coince à un moment. Julie me rejoint, elle a obtenu un bon prix en faisant croire au mec qu'elle viendrait occuper ce soir l'antichambre du bureau du président de l'université. Les gars sont en chien, les deux-trois nanas qui d'habitude sont oks pour baiser, cf. moral des troupes ont décidé de devenir de droite cf. balance du pouvoir. C'est la dêche, du coup, les dealeurs du mouvement sont prêts à diminuer leurs bénéfices pour qu'ensemble on tienne tous le coup. J'avais essayé, je lui dis à Julie, j'avais essayé de rejoindre des types qui voulaient pas faire que des manifs, des types qui voulaient attaquer les responsables directement, qui voulaient trouver des alternatives aux défilés Sean Paul/Chips. Mais à la deuxième réunion, j'ai pigé que ces bonhommes voulaient quand même que ça se sache qu'ils luttaient, qu'ils voulaient quand même choper une nana ou deux dans l'affaire, ou parler à une tribune, ce qui souvent exprime le même désir. J'avais des problèmes de chattes à l'époque mais je suis parti à la fin de la deuxième réunion en promettant que la prochaine fois je m'occuperai d'acheter le pack de Koenigsbier, juré les mecs, juré les camarades. J'ai appris qu'ils avaient fini par faire une manif non autorisée avec un peu de casse de magasins style Zara et MacDonald et que six d'entres eux avaient été en garde à vue. Du coup, ils se sont retirés de Facebook, pour pas être surveillés par les R.G., malins. Je regrette juste parce qu'ils ont fini par baiser des nanas du mouvement ces mecs alors que moi je m'étais rabattu sur les filles accaparées par leur carrière professionnelle. Julie se retourne vers moi et me demande ce qu'on fait après. J'ai entendu parler d'un vernissage je lui dis, une fille qui détourne les codes du porno pour parler de la condition féminine, y'aura du cul, du vin et des pizzas végétariennes gratos, ça va être sympa aussi.
Publié par
Miam
à
16:20
Libellés : activisme, bédo, chips, coming out, kro, révolution